2ème dimanche du temps ordinaire année A 2023

Chers frères et sœurs,

Bienvenue dans les débuts du temps ordinaire ! On sort des mystères divers et variés qu’on contemple sous toutes les coutures, pour s’atteler au travail de toute notre vie : la sainteté. C’est d’ailleurs le commencement de la lettre de St Paul : « à ceux qui ont été sanctifiés dans le Christ Jésus et sont appelés à être saints… » ça nous montre bien que l’ordinaire de la vie chrétienne n’est pas fait d’exploits merveilleux qui en mettent plein la vue. La sainteté, ça se travaille avec beaucoup de patience, dans les petites choses d’une vie toute simple. Et pour cet apprentissage, la liturgie nous fait progresser à l’école des disciples que Jésus appelle au fur et à mesure du dévoilement de sa vie publique.

Bienvenue, donc, dans l’enseignement ordinaire de Jésus, dans sa formation de disciple. 3 axes pour démarrer cette formation.

  • Soigner sa relation au Saint-Esprit

Eh oui, la première chose à faire, c’est de bien comprendre que le plus grand cadeau qu’on a reçu au baptême, c’est le Saint-Esprit ! Et c’est lui qui nous permet de croire en la révélation et de développer la vie chrétienne, la vie spirituelle dans toutes ses dimensions. Monsieur Saint-Esprit est celui qui éveille en nous le désir de Dieu et nous fait entrer en relation avec le Père. Il est celui qui nous permet de comprendre avec le cœur que Jésus-Christ est le Fils de Dieu. C’est l’expérience de St JB dans notre passage d’Évangile. Il reconnaît publiquement que Jésus est Fils de Dieu.

Le Saint-Esprit est aussi celui qui nous aide à prier, à entrer en communion avec la Sainte Trinité. C’est celui « qui gémit en nous Abba, c’est à dire Père. » Tous les grands saints en parlent dans leurs écrits et leurs enseignements. Une foi chrétienne vivante est la conséquence d’une relation approfondie avec le Saint-Esprit.

  • Faire repasser Dieu au 1er plan

Les chrétiens, on a souvent du mal à dire ce qu’on a dans le cœur. Quand on parle de Dieu, le discours est très souvent rabaissé à du « Jacques a dit ». On en vient quasi systématiquement à la religion, et à ce qu’elle porte de négatif, ou bien ce qui semble négatif quand on ne la connaît pas bien. C’est comme les sportifs ou les ascètes qui parlent de douche froide. À première vue, ça ne vend pas du rêve. Il n’y a qu’en essayant avec un but qu’on en comprend les bienfaits ! Donc pour nous, l’objectif est de parler d’abord de sa relation avec Dieu, et pourquoi elle est source de joie.

« L’homme qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était. » St JB dans l’Évangile. C’est notre objectif missionnaire. Jésus-Christ n’est pas un produit commercial. Il est vrai Dieu et vrai homme. C’est nécessaire de le remettre au 1er plan avant de parler de l’Église et ses imperfections. On aime Jésus qui a transformé notre vie ; et pour le suivre et progresser dans la relation avec lui, on se reconnaît membre de l’Église qui nous aide à mieux le connaître. Ce n’est pas l’inverse. C’est d’abord Dieu qui a bouleversé notre cœur par la rencontre avec Jésus.

  • Être la lumière des nations

C’était dans la 1ère lecture : « C’est trop peu que tu sois mon serviteur pour relever les tribus de Jacob, ramener les captifs d’Israël : je fais de toi la lumière des nations ». C’était le thème des JMJ de Toronto si je me souviens bien, et c’était un thème cher à St JP II. D’ailleurs, Jésus le dit lui-même à ses disciples : « vous êtes le sel de la terre et la lumière du monde. » Mais l’étape d’avant, c’est d’être un bon serviteur : « Tu es mon serviteur, Israël, en toi je manifesterai ma splendeur ». La fidélité est une qualité essentielle pour rayonner. Ça passe par beaucoup de choses : la prière quotidienne, l’examen de conscience, le travail de la foi par des lectures, des vidéos, des podcasts, la messe dominicale, etc. Avant de faire l’ascension du Mt Blanc, on doit être familier de la marche et des petits sommets réguliers. Donc, pour être la lumière des nations, il faut d’abord être un « bon serviteur ».

Avant d’évangéliser tout le bassin méditerranéen, les disciples ont passé trois ans auprès de Jésus. C’est en quelque sorte notre pèlerinage de chrétiens. On reçoit le baptême qui nous lance sur le chemin de serviteur ; et puis après, il y a la confirmation qui nous donne la grâce du témoignage lumineux. Mais parfois, avant de restimuler la grâce de la Confirmation, on a besoin de reprendre les bases baptismales.

Conclusion

Je vous cite le Concile Vat.II sur le sens de l’année liturgique (SC102) « Notre Mère la sainte Église estime qu’il lui appartient de célébrer l’œuvre salvifique de son divin Époux par une commémoration sacrée, à jours fixes, tout au long de l’année. Chaque semaine, au jour qu’elle a appelé « jour du Seigneur », elle fait mémoire de la résurrection du Seigneur, qu’elle célèbre encore une fois par an, en même temps que sa bienheureuse passion, par la grande solennité de Pâques.

Et elle déploie tout le mystère du Christ pendant le cycle de l’année, de l’Incarnation et la Nativité jusqu’à l’Ascension, jusqu’au jour de la Pentecôte, et jusqu’à l’attente de la bienheureuse espérance et de l’avènement du Seigneur. »

Vous l’aurez compris, la finalité de l’année liturgique est de s’imprégner petit-à-petit du Mystère du Christ pour mieux le connaître et l’aimer. La liturgie est pédagogique pour mieux entrer dans la vie de Jésus. Elle demande une certaine fidélité ; et elle demande aussi un déploiement spirituel par bien d’autres moyens que chacun trouve en fonction de sa sensibilité. Je souhaite à chacun de pouvoir s’associer à l’école des disciples de Jésus pendant le temps ordinaire. Je vous souhaite de vivre et de renouveler cette expérience de la rencontre de Jésus-Christ, rencontre bouleversante pour notre existence.

Amen.

Lien vers le document complet du concile Vatican II, la Constitution sur la Sainte Liturgie Sacrosanctum Concilium : https://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_const_19631204_sacrosanctum-concilium_fr.html

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