Solennité de Sainte Marie Mère de Dieu

Chers frères et sœurs,

De temps en temps j’écoute des pasteurs protestants, pour trouver des bonnes idées dans ce qu’ils disent, et puis surtout pour décrypter leur manière de s’adresser à leurs communautés. Ils sont très forts dans l’art de prêcher et de communiquer. Et il se trouve que récemment, j’ai écouté une série de prédications sur l’idolâtrie, faite par un pasteur évangélique. Il y parle du rapport à la Vierge Marie chez les catholiques. On serait des idolâtres !

Vous savez que dans la liturgie, il y a une gradation dans la manière de fêter les saints et les mystères du Seigneur. Tout le monde n’est pas au même niveau, parce que tout le monde n’a pas la même importance. Le plus haut degré habituel, c’est le dimanche, parce qu’on y fête la Résurrection de Jésus, et ça, c’est quand-même le cœur de notre foi. Il y a quelques fêtes qui peuvent remplacer le dimanche prévu, mais à condition que ce soient des fêtes du Seigneur, comme par exemple la Sainte Famille (dans laquelle il y a Jésus), ou bien la Sainte Trinité, le Saint-Sacrement, etc. S’il y a une grande fête qui tombe sur un dimanche, et qu’elle ne concerne pas directement le Seigneur, on la décale à un autre jour… Sauf qu’aujourd’hui, c’est encore une fête de la Vierge Marie, et on la fête quand-même un dimanche ! On commence l’année avec elle. Alors, on est idolâtre ou pas ?

Aujourd’hui, c’est bien Dieu que nous fêtons. Cette fête se nomme « Sainte Marie, mère de Dieu ». On fête Dieu qui a choisi de naître comme chacun de nous, par une femme ; et on honore cette femme, Marie, qui a consacré son être à cette noble tâche d’enfanter Dieu.

La question de la conception et de l’enfantement de Jésus n’est pas une question de gynécologie. Si Marie est Vierge avant, pendant, et après l’accouchement, c’est parce qu’elle est immaculée de tout péché, par une grâce particulière de Dieu qu’elle a reçue par anticipation. Quand on regarde la généalogie de Jésus dans l’Évangile selon St Matthieu, on peut remarquer qu’il a de grands pécheurs parmi ses aïeuls. Il nous montre par-là qu’il vient restaurer l’humanité obscurcie par le péché. Par contre, pour naître il choisit de donner la grâce du Salut à la personne qui le portera, celle qui sera la nouvelle Ève, la mère de l’humanité rachetée.

En fêtant sainte Marie Mère de Dieu, on peut contempler le mystère de l’Incarnation, le mystère de Noël qu’on fête depuis une semaine, et on peut aussi contempler en Marie l’image de ce qu’on est appelé à devenir à la résurrection de la chair.

C’est au concile d’Ephèse, en 421, que Marie a été proclamée Mère de Dieu. C’est une décision forte pour proclamer notre foi en la divinité de Jésus-Christ, et pour affirmer qu’il est aussi un homme puisque né d’une femme. Il est vrai Dieu et vrai homme. Il est 100% Dieu et 100% homme ; pas de demi-mesure.

Donc est-on idolâtre quand on prie la Vierge Marie ? La réponse est dans le cœur de chacun. Si on est dans l’intention de l’Église, on adore Dieu à travers la vénération de la Vierge Marie. On contemple en elle la Rédemption que Dieu veut pour nous, on contemple la grâce de Jésus-Christ vrai Dieu et vrai homme, on contemple l’amour de Dieu pour sa création toute entière… L’idolâtrie, c’est placer quelque chose ou quelqu’un à la place de Dieu, et lui rendre un culte. Si on passe par la Sainte Vierge pour atteindre Dieu, on ne se trompe pas, puisque c’est le chemin que lui-même a pris pour nous rejoindre.

En cette solennité, Seigneur, on te rend grâce d’être venu prendre notre chair ; et on te confie cette nouvelle année pour que tu habites nos vies et notre paroisse, de la même manière que tu as habité le sein de la Vierge Marie.

Amen.

Petite vidéo de quelques minutes pour ajouter un peu d’eau au moulin…
Autre vidéo plus développée pour répondre à la question de l’idolâtrie mariale.
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