Noël 2022 – Messe du jour

Chers amis,

Ça y est… ! Il est né ! Qui ne saurait être attendri par un nouveau-né ? L’amour de Dieu en personne est là, dans la crèche… Selon les expériences qu’on a eu dans la vie, dans l’Église, on peut être fâché avec Dieu, le « grand barbu », là-haut. Mais devant un tout petit, dans les bras de la Sainte Vierge, c’est quand-même plus difficile. On ne peut pas s’imaginer que nos soucis viennent de lui. Et pourtant, c’est le même Dieu !

Les enseignements d’une époque pas si révolue, et les représentations iconographiques un peu simplistes, trahissent quelque peu notre regard. Jésus, c’est Dieu fait homme. Il est le vrai visage de Dieu. Donc quand on dit que Dieu est tout amour, on peut regarder Jésus, on ne se trompe pas ! C’est ce que nous dit Saint Jean dans son Prologue, l’Évangile qu’on vient d’entendre : Dieu est amour, il nous a tellement aimé qu’il est venu lui-même dans la chair. Il a lui-même expérimenté notre condition jusqu’au bout, pour nous. C’est ce qui fait que « Tous, nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce. » Parce que tout donner n’est pas suffisant, Dieu redonne encore en surabondance après.

Donc, le petit geste anodin de déposer Jésus dans la crèche est presque un acte sacré ! À travers Jésus, Dieu sanctifie et glorifie la personne humaine. C’est le premier cadeau. Et le deuxième qui en est une conséquence, c’est la petite phrase qu’on entendra tout à l’heure, après la communion : « En naissant aujourd’hui, il nous a fait naître à la vie divine, que sa générosité nous accorde aussi l’immortalité. »

Non seulement on est en quelque sorte « divinisé », mais en plus, on obtient la grâce de l’immortalité. Difficile à voir concrètement, quand on assiste aux funérailles de nos proches. La mort est bien là, et on y passe tous un jour ! Mais la vie éternelle ne sera pas que spirituelle, elle sera dans la chair. Parce que Dieu a voulu que la chair soit une bonne œuvre aussi. Donc, l’immortalité, ça passe par une résurrection de la chair. Nos corps seront ressuscités et transfigurés, comme celui de Jésus après la Résurrection.

Quand on fête la Nativité de Jésus, on fête aussi sa Passion, mort et Résurrection. C’est l’initiative de Dieu qui appelle notre volonté. Dieu a pris notre condition pour qu’on rejoigne la sienne au terme de notre vie. Ce sont ces deux mystères qui s’appellent et se répondent, le Mystère de l’Incarnation et le Mystère de la Résurrection qui forment ensemble le grand Mystère du Salut. Parce qu’on connaît déjà la fin de l’histoire, on peut d’autant mieux la comprendre, et comprendre le refrain du Psaume : « La terre tout entière a vu le salut que Dieu nous donne. »

Chers amis, Bénissons le Seigneur d’être venu dans notre condition humaine, prenons conscience que notre vie est sacrée, prenons le temps cette semaine d’accueillir ce si grand mystère qu’est l’Incarnation qui transforme toute notre existence.

Amen.

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