4ème dimanche de carême 2020 année A

Chers amis,

Voilà une semaine qu’on est en confinement pour beaucoup d’entre nous, et que le rythme du pays a changé. C’est aussi le 2ème dimanche qu’on vit sans se réunir dans nos églises… C’est la deuxième semaine que vous allez être séparés de l’Eucharistie, et que je vais être séparé d’une communauté.

Aujourd’hui, malgré tout, c’est le rayon de soleil qui perce les nuages. C’est lætare ; mot latin qui signifie « joie ». Au cœur de l’effort, Dieu rejoint son peuple. Dieu vient se manifester dans le désarroi, il envoie sa lumière pendant la pénitence, pour qu’on garde la tête haute. C’est pourquoi, la couleur liturgique n’est plus violette, mais rose. C’est comme le soleil en Bretagne, ça arrive 2x par an, il faut en profiter ! (c’est de bonne guerre pour les amis bretons) Et justement, les lectures aujourd’hui sont tournées vers la lumière.

Qu’est-ce que c’est que le dimanche de la lumière ? 3 choses à retenir.

  • C’est cadeau !

Dimanche de lætare, c’est cadeau ! C’est comme l’onction de David, c’est cadeau ! Dieu a l’initiative de donner. C’est parfois bon de se le redire. Il nous a donné la vie, il nous a donné sa vie, il nous donne la foi, il donne plein de choses, il donne ce dont on a besoin quand on le lui demande et qu’on l’accepte. C’est d’ailleurs le propre de Dieu : donner par amour, sans regarder à l’apparence… « Dieu ne regarde pas comme les hommes, […] le Seigneur regarde le cœur. » 1ère lecture.

Si Dieu est bon et qu’il donne généreusement et par amour, ce n’est pas lui qui a envoyé le coronavirus, pas plus que la guerre dans le monde, pas plus que les catastrophes naturelles, pas plus que les pédophiles dans l’Église, pas plus que tout le reste… Tout ceci dépend en grande partie de la liberté de l’homme dont le comportement tend vers le péché : égoïsme, désir de puissance, de possession, de domination…

Par contre, dans ces misères, ces drames, quand on le lui demande, Dieu vient soulager le poids du fardeau. Il peut venir à travers l’attention, le sourire, le réconfort d’un proche, d’un ami, d’un inconnu, … De manière discrète, il donne sa grâce, il donne la paix, il est capable de faire jaillir le meilleur de chacun. A nous de lui demander de nous faire ces cadeaux !

  • C’est contagieux !

L’avantage de la lumière, c’est qu’elle est contagieuse… comme la joie. « Maintenant dans le Seigneur, vous êtes lumière ; conduisez-vous comme des enfants de lumière. » 2ème lecture. Quand on trouve la lumière, si on la laisse entrer, on devient tout entier lumineux. Alors, ça éclaire les autres. Il en est de même pour la joie, quelqu’un d’enthousiaste, de joyeux, ça donne envie de partager sa joie.

Peut-être que ce temps de confinement, ce temps où on est séparé les uns des autres peut nous faire réfléchir sur la participation à la messe du dimanche en temps normal… Est-ce que je suis lumineux quand je me rends à l’église, est-ce que ma joie est contagieuse ? Sans s’en rendre compte, on peut devenir consommateurs d’un acte rituel et mettre des barrières à la lumière… Les petites critiques sur le déroulement, sur la sono qui n’est pas bonne, sur l’enfant qui pleure, sur les chants qu’on n’aime pas, le fait de ne pas décrocher un sourire, de ne pas faire l’effort de sortir de son cercle habituel d’amis… Ce sont autant de petites occasions qu’on manque de transmettre la joie de la résurrection. Ce dimanche de lætare est là pour nous le rappeler.

  • C’est une invitation

Quelque part, cet Évangile sur l’aveugle qui retrouve la vue, c’est une invitation. Une invitation à un acte de foi. Un miracle, on a beau le voir, on n’y croit pas forcément. Souvent on me dit « Eh Pierre, montre-moi comment il agit ton ami imaginaire. Moi je suis comme saint Thomas, je ne crois que ce que je vois ; et là, concrètement, je ne vois rien » Et pourtant il y a régulièrement des choses extraordinaires dans le monde, des phénomènes inexplicables qui sont reconnus à Lourdes ou ailleurs… Et même ici en Touraine ! Le Seigneur a guéri totalement une personne qui a frôlé la mort… Miracle eucharistique, guérison inexpliquée par les médecins.

Jésus ne fait pas des signes extraordinaires pour épater la galerie. Il veut provoquer un acte de foi de notre part. « Oui, Seigneur Jésus, je crois que tu existes, que tu es bon, et que tu m’aimes. »

Conclusion

Chers amis, en ce dimanche où nous sommes séparés, où vous êtes séparés de l’Eucharistie, et où je suis séparé de la communauté, faisons un effort de la foi pour découvrir la présence de Jésus-Christ d’une autre manière. Et faisons un effort de communion pour penser à nos catéchumènes qui ne serons sans doute pas baptisés à Pâques et qui doivent prolonger le chemin si près du but, un effort de communion pour porter dans nos prières toutes les personnes qui œuvrent pour faire tourner la boutique, aux niveaux logistique, médical, funéraire, agro-alimentaire, etc.

Au final, en ce dimanche de lætare, accueillons ce que Dieu veut nous donner, et propageons sa grâce, sa lumière, sa joie. Soyons des chrétiens joyeux, et que ça se voit !

Amen !

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