3ème dimanche de carême 2020 année A

Sermon plagié en grande partie de l’abbé Kévin-Emmanuel, prêtre du diocèse d’Angers

Bien chers frères et sœurs,

Voici un carême bien particulier durant lequel nous sommes invités à déchirer nos cœurs et non nos vêtements.
Pour nous prêtres, c’est un déchirement. Mais certainement plus encore pour vous qui ne pourrez pas participer à la messe comme vous en aviez l’habitude.

L’habitude, voilà ce que nous sommes appelés à combattre. Pour une fois dans notre vie, nous vivons, dans des conditions bien différentes, ce que vivent nos frères chrétiens d’Orient, ce que vivent les catholiques chinois, ce que vivent les paroisses esseulées d’Afrique et d’ailleurs ou les fidèles dispersés dans les zones rurales délaissées.

Plus que jamais, nous sommes en communion avec ces catholiques. Peut-être toucherons-nous du doigt, la souffrance qu’est la leur.

Comme eux, nous ne devons pas céder à la tentation de nous demander si le Seigneur est au milieu de nous.

Nous ne sommes désormais plus guidés par l’habitude, mais par la foi ! La foi dans les temps de paix est bonne, mais dans les temps d’adversité et de doute elle devient excellente et nous élève, par Jésus-Christ, dans l’Esprit Saint jusqu’au Père !

Notre espérance ne nous décevra pas !
« La preuve que Dieu nous aime,
c’est que le Christ est mort pour nous,
alors que nous étions encore pécheurs
 » nous dit Saint Paul !

Chers frères et Sœurs, j’ai de bonnes nouvelles pour vous…

Le Salut n’est pas annulé, l’Amour de Dieu n’est pas annulé, la prière n’est pas annulée, la résurrection n’est pas annulé, les promesses de notre baptême ne sont pas annulées, l’Évangélisation n’est pas annulée, la communion des Saints n’est pas annulée, l’Église n’est pas annulée, la sanctification du dimanche n’est pas annulée. La conversion n’est pas plus annulée.

Tout ce qui reste, est une invitation plus intense à nous tourner vers le Seigneur, vers son Amour et Sa Miséricorde. « Qui sait – disait le psalmiste – s’il ne nous rendra pas son amour et sa grâce. »
En ce temps d’épreuve redoublons de ferveur, d’amour et piété !
Au diable la tiédeur !!!

« L’heure vient,– et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité. »

En esprit, c’est à dire par la prière ;
En vérité, c’est à dire dans les actes.

Jamais Dieu n’a refusé son Amour, ce n’est pas aujourd’hui que ça va commencer. « Soyez forts, prenez courage, le Seigneur est avec vous » !

Pendant ce temps d’isolement obligatoire, posons-nous la question de la soif… Avons-nous aussi soif que le peuple hébreu en déshérence dans le désert ? Avons-nous aussi soif que la Samaritaine au puits ? Avons-nous réellement soif de l’Eucharistie ? de l’intimité quotidienne avec le Seigneur ? de la communauté chrétienne ? de la Réconciliation avec Dieu ? … Cette question de la soif est centrale dans les textes de ce dimanche autant qu’elle l’est dans ce carême inédit.

Confions-nous à la tendresse de la Vierge Marie qui s’est retrouvée au pied de la croix, sans pouvoir approcher son fils. Confions-nous aussi à nos saints locaux qui ont vécu la foi dans toutes les époques et toutes les situations de l’Église, à commencer par Saint Martin. Habitons nos églises tant qu’elles restent ouvertes et qu’on y a accès. Faire brûler un cierge ou un lumignon, c’est allumer l’espérance dans un lieu devenu maintenant vide, c’est montrer notre communion de prière les uns pour les autres, c’est vivre d’une forme discrète la vie communautaire, et c’est aussi soutenir l’Église par une petite offrande.

Restons dans l’espérance, et profitons de ce temps pour accroître le contact avec nos proches et entre nous. Le téléphone et le courrier sont toujours opérationnels !

Amen.

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